mardi 20 février 2007

Loin de Kharkov


Roman de Roger Hanin
Editions Grasset (17,90 €)

L'histoire : Anna-Victorina a 2 ans. Elle est dans un orphelinat à Kharkov. Elle y attend qu'un couple veuille bien l'adopter. En attendant, elle est sous la protection de Katharina, 18 ans, orpheline elle aussi qui a grandi dans l'établissement. Après de multiples tractations, Mathilde et Régis Tardieu, Français résidant à Béziers, en obtiennent la garde. Mathilde, née Lévy, est une ancienne prostituée ; Régis, de 15 ans son cadet, est professeur de biologie moléculaire, Enfin, la petite fille, toujours chaperonnée par Katharina, débarque dans l'Hérault. Elle y découvre un foyer, foyer dans lequel vivent également Mamy Valentine, la maman de Régis, et son compagnon Abraham Blumenfeld. Comment la petite fille va-t-elle trouver sa place dans sa nouvelle famille. D'autant qu'après une jolie période idyllique, les soucis vont commencer à se faire jour. C'est d'abord Katherina qui n'a pas très envie de rettrouver le pavillon 117 de l'orphelinat de Kharkov...
Mon avis : Il faut d'abord saluer le talent d'écriture de Roger Hanin. Il possède un style vif, fait de phrases courtes, un langage imagé. Cet amoureux des mots s'autorise parfois quelques audaces littéraires qui, loin d'être superfétatoires, enjolivent le texte et précisent les situations. Evidemment, il ne serait pas Roger hanin s'il ne se laissait pas non plus aller à quelques exagérations toutes méditérranéennes !
Roger nous prouve une fois de plus qu'il connaît bien les replis les plus sombres de l'âme humaine. Dans chacun de ses ouvrages apparaît en filigrane son amour des femmes, de la femme. Elle sont souvent bien plus fortes que les hommes. Il instille également habilement des éléments ou des personnages inspirés par sa propre vie. Fort de son métier de comédien, il a le sens de la formule et du dialogue ; et il sait décrire les situations à la manière d'un auteur de théâtre.
Ce livre est dur, éprouvant. Même s'il ne fait en réalité que parler d'amour. Il se lit d'une traite car on se demnde sans cesse comment les personnages vont évoluer et comment ils vont gérer les difficultés qui de dressent sur le parcours de la petite Anna-Victorina dans sa nouvelle vie. Un seul reproche toutefois, Roger Hanin place dans la bouche de la gamine des réflexions et des analyses beaucoup trop mûres et profondes pour son âge. En même temps, je suis convaincu que c'est tout à fait volontaire de sa part...

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