mardi 23 octobre 2007

Jupe obligatoire


Théâtre du Gymnase
38, boulevard Bonne Nouvelle
75010 Paris
Tel : 01 42 46 79 79
Métro : Bonne-Nouvelle

Une comédie écrite et mise en scène par Nathalie Vierne
Avec Olga Sekulic (France), Lilou Fogli (Sharon), Jean-François Gallotte (Bernard), Ludovic Berthillot (Maître Dong, Sylvain Clama.

Ma note : 6/10

Synopsis : A la demande Bernard, comédien et réalisateur de renom, France, la trentaine intellectuelle, un peu coincée, doit écrire un scénario sur les premiers pas d'un couple dans le monde échangiste.
Bernard est aussi horrifié qu'étonné par la première ébauche de son texte qui frise la pornographie. Devant tant d'excès, il est persuadé que, par ignorance du monde libertin, France s'est laissée dépasser par le sujet. Elle s'en défend vivement en lui avouant une nouvelle vie sexuellement débridée... Mais rien n'y fait, il ne la croit pas.
Un matin, Bernard arrive chez France accompagné de Sharon. Fraîchement débarquée à Paris, cette délicieuse bimbo est prête à tout pour devenir une star... Clubs échangistes et soirées VIP font partie intégrante de son plan de carrière. Riche d'une expérience impressionnante sur le sujet, elle doit aider France à retravailler son scénario...

Mon avis : Le décor, soigné, cosy, plutôt raffiné, nous fait immédiatement penser à un certain boudoir cher au marquis de Sade. Mais l'occupante des lieux ne s'appelle pas Juliette... Il s'agit de France, une grande jeune femme élancée, un peu bourgeoise et très intello. L'irruption dans son appartement de son ex, Bernard, comédien et réalisateur apparemment connu, nous fait bientôt comprendre qu'elle lui sert de nègre pour des scénarios dont il endosse sans vergogne la paternité. Des scrupules, il en a peu le garçon. Il est suffisant, désagréable, franchement odieux. Et elle, gentille oie blanche obéissante, elle accepte humblement d'être ainsi maltraitée. Après tout, l'écriture est son seul gagne-pain, autant le préserver. Mais Bernard n'aime pas du tout la première mouture de son histoire qui a pour cadre le monde de l'échangisme. Et il ne se gêne pas pour le lui dire d'un ton cassant. Comme de nombreuses personnes mal assurées, France a trouvé le réconfort spirituel avec maître Dong, une sorte de gourou bonzifié avec lequel elle correspond via une webcam. Or, on perçoit très vite que ce pseudo bouddha enveloppé dans son rideau orange n'est qu'un charlatan pervers qui se sert de son ascendant sur les jeunes femmes pour étancher sa soif de turpitudes... Mal barrée, la France.
C'est en lui imposant la collaboration de Sharon, une bimbo aspirante comédienne, que Bernard va bouleverser la vie de France. Sharon est bien dans son corps, elle s'en sert abondamment pour pénétrer le monde du showbiz et du cinéma. C'est une fidèle cliente des hôtels du libre échange. Et sa connaissance approfondie du milieu va se révéler être une masse de renseignements tout à fait exploitables pour le scénario commandé par Bernard. Mais je vous laisse découvrir la suite...
Si, sans que je parvienne à en définir précisément les raisons, cette pièce m'a laissé un peu sur ma faim, j'ai toutefois passé de très bons moments dans cette très agréable petite salle du Gymnase. D'abord en tant que mâle primaire face à deux fort jolies jeunes femmes. Les jambes admirablement longues et fuselées de France (Olga Sekulic) devraient être réquisitionnées pour des pubs sur les dessous ou les collants. Quand elle apparaît en simple nuisette, je vous jure que l'on a ses compas dans l'oeil ! Et puis il y a pour lui donner la réplique côté plastique, l'absolument superbe Sharon (Lilou Fogli). Un corps sans défaut qu'elle sait mettre en valeur sans aucune vulgarité. Un bonheur. D'autant que la belle se permet de cumuler, tant au théâtre qu'à la ville, tête bien faite et bien pleine...
Alors, devant tant de grâce et de sensualité, les deux bonshommes qui leur servent de partenaires, souffrent de la comparaison. Bien sûr, c'est entièrement voulu. Non seulement la jupe est obligatoire, mais on constate aussi que ce sont elles qui portent la culotte.
Bernard (Jean-François Gallotte) campe une sorte de François Berléand du pauvre, persuadé de tirer les ficelles de deux marionnettes soumises. Des médiocres de cet acabit qui se la pètent, abusant de leur petit pouvoir, on en connaît quelques uns dans le showbiz... Quant au gourou gourmand, il est plus vrai que nature et pas si caricatural qu'on pourrait le croire. Son rôle, ambigu, est quelque part de servir de révélateur à la libido refoulée de France. Ludovic Berthillot lui apporte toute sa rondeur et il excelle dans les manoeuvres mielleuses et vicieuses.
En conclusion, j'ai aimé Jupe obligatoire aux trois-quarts. Mes quelques mini réserves portent sur quelques retombées de rythme et, surtout, sur la fin. On devine l'intention de l'auteur, mais je ne suis pas certain que tout le monde dans la salle ait saisi cette soudaine intrusion dans le second degré.
Mais bon dieu que France et Sharon sont belles à regarder !!!

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