mercredi 22 octobre 2008

Miracle à Santa Anna


Un film de Spike Lee
Scénario de James McBride, d'après son roman Buffalo Soldiers
Avec Derek Luke (Stamps), Michael Ealy (Bishop), Laz Alonso (Hector Negron), Omar Benson Miller (Sam Train), Pierfrancesco Favino (Peppi "Grand Papillon" Grotta), Valentina Cervi (Renata), John Turturro (l'inspecteur Antonio "Tony" Ricci)...
Sortie le 22 octobre 2008

Ma note : 6,5/10

L'histoire : New York, de nos jours. Hector Negron, un vieil homme noir, assassine un immigré italien appremment sans raison. Il oriente l'enquête d'un journaliste sur les traces des "Buffalo Soldiers". Ce bataillon, constitué de soldats afro-américains, a combattu en Europe pendant la seconde Guerre Mondiale...
Toscane, 1944. Les Buffalo Soldiers lancent une offensive contre l'armée allemande. L'attaque tourne mal et les soldats sont abandonnés à la merci de leurs ennemis par leurs officiers blancs. Quatre d'entre eux parviennent à s'échapper, mais ils s'égarent dans les montagnes où ils rencontrent miraculeusement Angelo, un enfant blessé et traumatisé par un drame survenu dans le village voisin de Santa Anna. Alors qu'ils tentent de le ramener à leur camp, Hector, Sam, Bishop, et surtout Train, "le géant en chocolat", vont tisser des liens très forts avec leur protégé. La petite troupe échoue dans un village et se mêle à la vie de ses habitants. Pendant ce temps, les partisans italiens rôdent dans la montagne. "Le Grand Papillon", un résistant héroïque, fait parler de lui ; un déserteur SS, porteur d'un terrible secret, fuit sa compagnie... Et la menace allemande se rapproche...

Mon avis : Pour la faire courte, Spike Lee a réalisé là un film en Noirs et Blancs. En racontant l'histoire de ces Buffalo Soldiers, ces 15.000 soldats noirs américains qui ont combattu en Italie d'août 1944 à novembre 1945, il lève un voile sur un pan de l'histoire assez méconnu... Spike Lee sait filmer, c'est sûr. Ce film comporte de superbes scènes, il porte - comme d'habitude chez Spike Lee - un message plein de tolérance et d'humanité, même si d'aucuns jugeront le trait sur le communautarisme un peu lourd et le parti pris quelque peu manichéen.
La scène d'ouverture, avec une caméra nerveuse, est réellement surprenante. En nous plongeant immédiatement dans une espèce d'incompréhension, elle nous place dans un délicieux sentiment d'attente. Qu'est-ce qui a bien pu légitimer ce meurtre ?
Et nous voici transplantés plus de soixante ans en arrière dans les paysages de Toscane. Là, de terribles scènes de guerre nous assaillent, crues et réalistes. Elles sont bien sûr indispensables pour nous faire nous intéresser à ces pauvres bidasses, complètement dépassés, souvent apeurés et, surtout, abandonnés à leur triste sort par des supérieurs - blancs - totalement irresponsables et plein de mépris pour cette piétaille.
De grands thèmes sont abordés : la propagande, la résistance, l'héroïsme, la lâcheté (souvent proche de la lucidité), la solidarité, la haine, le racisme... Ce film aurait pu (dû ?) être parfait avec une demi-heure de moins. le problème de Spike Lee, c'est qu'il est bavard, très bavard. A trop vouloir expliquer, il noie son sujet. Du coup, certains comportements et certains dialogues, par trop simplistes, voire ridicules, nous agacent. Résultat : des longueurs superflues, ralenties par des poncifs qui engluent l'action.
C'est dommage car avec un peu plus de concision, ce film ramené à deux heures aurait été remarquable. Mais Spike Lee reste un grand cinéaste, un virtuose de l'image et il possède un sacré talent pour nous dénicher des comédiens vraiment attachants, l'impressionnant Omar Benson Miller (Train) en tête.

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