mardi 4 novembre 2008

Bouquet final


Un film écrit et réalisé par Michel Delgado
Avec Didier Bourdon (Gervais), Marc-André Grondin (Gabriel), Bérénice Béjo (Claire), Marthe Keller (Nickye), Gérard Depardieu (Hugo), Anne Girouard (Natacha), Chantal Neuwirth (Evelyne), Marilü Marini (Carmen), Valérie Bonneton (Marie Thanato), Michel Galabru (M. Froissard), Philippe Laudenbach (le général)
Sortie le 5 novembre

Ma note : 6/10

L'histoire : Gabriel se rêve compositeur de musiques de films, mais la gloire se fait attendre et ses cours de musique ne suffisent pas à le faire vivre. Aussi, lorsqu'un ancien camarade d'école de commerce lui propose de le recruter comme directeur commercial à Paris d'une entreprise américaine de pompes funèbres, il accepte. Mais avant de prendre ses fonctions à "Ciel et Terre", il doit passer trois mois en stage à l'Agence Père-Lachaise afin d'apprendre le métier et tâter du terrain. Aux côtés de Gervais Bron, quinze ans de métier, Gabriel découvre le monde des croque-morts, les macchabées, les enterrements, le business... Au prix d'acrobaties constantes, il tente de dissimuler son nouveau job à ses parents, babas sur le retour, hostiles à toute idée de travail sérieux, et à son amoureuse, Claire, qui voit en lui un grand musicien.

Mon avis : Bouquet final est une comédie sympa et gentillette. Elle fonctionne sur des ressorts souvent abordés dont celui du tandem que tout oppose : un néophyte un peu candide et un vieux briscard jaloux et bourru. Evidemment, c'est la
mort dans l'âme que notre jeune héros délaisse le clavier de son piano pour les pompes funèbres. Il y découvre - et nous avec lui - un univers vraiment particulier dans lequel l'aspect économique prime largemlent sur la commisération. En cela, l'humour férocement noir d'un Bourdon fait merveille. L'homme se révèle, au début tout au moins, parfaitement dénué de scrupules. Il est surtout profondément humilié que l'on ait mis au poste qu'il convoitait, et méritait, ce jeunot sans aucune expérience. La rivalité aurait pu être mortelle pour le parachuté, mais Gervais/Bourdon a quand même du coeur.
Le sujet du film entraîne une foultitude de situations un peu féroces, mais qui ne nous heurtent pas car le trait n'est jamais méchant. L'humour est une excellente façon d'exorciser la mort. Ici, il a le mérite même de la banaliser.
Le personnage de Gervais (Didier Bourdon) est très riche. Il n'est pas monolithique. Si, au départ, on le trouve un peu brut de décoffrage - c'est le cas de le dire - on en arrive peu à peu à découvrir ses failles et une réelle sensibilité. Cette évolution permet d'établir une vraie relation humaine avec le néophyte. Très à l'aise dans ce film "clin deuil", il confirme toute l'étendue de son registre.
Marc-Antoine Grondin, qui joue Gabriel, le jeune impétrant qui se trouve brutalement confronté aux macchabées et au monde policé du marché de la mort, manque, à mon goût, un peu d'envergure. Il est mignon, tout frais, sympathique, mais il manque quelque chose que je ne sais pas définir.
Les femmes, toutes les femmes, tirent leur épingle du feu... pardon, du jeu. Marthe Keller est toujours aussi délicieuse, aimable (dans le sens où on ne peut que l'aimer). Elle a toujours la fantaisie aussi légère. Bérénice Béjo est décidément de plus en plus jolie, de plus en plus femme. Quant à Valérie Bonneton, elle est à mourir... de rire. Elle campe une thanatopractrice gentiment lunaire. On aimerait presque qu'il y ait plus de scènes avec elle tant elle baigne dans un second degré jubilatoire.

Pour conclure, rassurez-vous, on ne meurt pas d'ennui à (ex)humer ce Bouquet final. Ce film n'est pas un four (crématoire) et je n'ai entendu personne râler. C'est une bonne comédie "à la française". C'est tout, mais c'est déjà ça.

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