lundi 20 avril 2009

Celle que j'aime


Un film d'Elie Chouraqui
Avec Barbara Schulz (Isabelle), Marc Lavoine (Antoine), Gérard Darmon (Jean), Anton Balekdjian (Achille), Moïra Grassi (Anne), Jean-Pierre Malo (Brice), Victoria Olloqui (Claire), Lannick Gautry (Steph),Marc Grosy (Alex), Liina Brunelle (Johana)
Sortie le 22 avril 2009

Ma note : 5,5/10

L'histoire : Isabelle est une trentenaire célibataire (depuis qu'elle est divorcée)? Elle est belle, sexy, drôle, émouvante, intelligente... Bref, irrésistible ! Avec Brice, son partenaire, elle est à la tête d'un journal qu'elle dirige d'une main de fer même pas recouverte d'un gant de velours. Tous les hommes sont fous d'elle. Tous !
Et trois, encore plus particulièrement que les autres : son fils, Achille, 10 ans, qui, depuis le divorce, vit serré contre sa mère, l'aimant d'un amour fou, égoïste, possessif, sans place aucune pour un autre homme ; Jean, son ex, un nutritionniste, nostalgique de sa passion pour Isabelle que sa maladresse (à lui) a transformée en échec ; Et Antoine, enfin, le nouveau venu, créateur de dessins animés qui, depuis un an, vit une liaison cachée avec Isabelle. Cachée, puisqu'il n'est pas question qu'Achille soit au courant...

Mon avis : Quelle affiche ! Quel trio alléchant ! Pensez : Darmon, Lavoine et l'adorable Barbara Schulz. On en salive à l'avance... Effectivement, dès le début du film, une voix of, mâle, commence par nous embarquer sur une fausse piste. C'est plutôt réussi quand on comprend qu'en fait c'est Achille, le rejeton d'Isabelle, âgé de 10 ans,qui s'exprime. On se dit alors qu'il va y avoir de l'humour, de la légéreté... En plus, dans son personnage, Barbara Schulz se révèle fidèle à l'image qu'on se plaît à avoir d'elle : rêveuse, un peu écervelée, pétillante, pleine de vie. Même si au travail et dans certaines situations elle se comporte en maîtresse femme... En prime (et quelle prime !), avec son corps de femme-enfant d'une insupportable sensualité naturelle, on a pour elle les yeux de Chimène, ou plutôt ceux énamourés du Cid. Elle est absolument craquante ! Et elle forme avec Marc Lavoine un couple d'un romantisme à faire pleurer les violons...
Et puis, insensiblement, le film s'installe dans un faux rythme, s'embourbe dans des longueurs bavardes. Pourtant, chacune des apparitions de Gérard Darmon apporte un petit sursaut d'animation. De ci, de là, mais bien trop rarement, de jolies scènes amènent un peu de grâce (celle de l'anniversaire surprise et celle des fraises par exemple).

Alors, qu'est-ce qui fait que la sauce ne prend pas ? Le scénario, incontestablement. Dès le premier tiers du film, on n'y croit plus, on se désintéresse. Trop gros, trop d'invraisemblances. Surtout dans la psychologie du gamin. Attention, on a affaire là à un sacré surdoué dans le genre machiavélique. Il faut les imaginer ces idées ! Et il n'a que 10 ans ! Avec un sens aussi pervers de la stratégie et de l'intrigue retorse, il est programmé pour une carrière de militaire ou d'homme politique...
On a compris, le thème du film, c'est le tiers imposé, les difficultés inhérentes aux familles recomposées. Or, le traitement reste un peu bâtard, oscillant sans prendre parti entre la comédie et le drame. Ce qui fait que l'on reste le cul entre deux fauteuils. Et puis, au fil du film, on a de plus en plus de mal à supporter le diablotin. Il joue bien, Anton Balekdjian, il n'y a rien à lui reprocher. Mais on l'entraîne dans une telle duplicité que sa surenchère dans la malignité finit par ne plus être crédible du tout. Tout le monde est bon, d'ailleurs, c'en est d'autant plus rageant. Darmon, Lavoine et Schulz sont trois formules 1 à qui on impose un rallye touristique sur la route Napoléon. A force d'en garder sous la pédale, on s'ennuie ferme. Si bien que, par moments, on sent que Lavoine et Darmon, ne se sentent pas toujours très à l'aise dans ce qu'on leur fait jouer et dans ce qu'on leur fait dire.
Et, c'est vrai, il y a beaucoup, beaucoup de longueurs dans ce film.
Reste, pour le plaisir, cette superbe brochette de comédiens et, pour ma satisfaction personnelle, la présence lumineuse et attachante de Barbara Schulz. Mais cela ne suffira sans doute pas, hélas, pour que ce film rencontre son public.

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