vendredi 17 avril 2009

Mais n' te promène donc pas toute nue ET Feu la mère de madame


Théâtre de Paris
15, rue Blanche
75009 Paris
Tel : 01 48 74 25 37
Métro : Trinité / Blanche / Saint-Lazare

Deux pièces de Georges Feydeau
Mises en scène par José Paul
Décor d'Edouard Laug
Avec Lysiane Meis, Michèle Garcia, Marc Fayet, Philippe Magnan, Stéphane Cottin, Geoffroy Boutan

Ma note : 8,5/10

Les histoires : Dans Mais n' te promène donc pas toute nue, un député reproche à sa femme l'étrange manie qu'elle a de se mouvoir en petite tenue dans leur appartement à la vue de tous (famille, domestiques, voisins, visiteurs...). Alors que dans Feu la mère de madame,c'est cette fois l'épouse qui réprimande son mari parce qu'il rendre passablement éméché au mileu de la nuit après avoir fait la "noce"...

Mon avis : On a beau avoir déjà vu ces deux courtes pièces - toujours présentées à la suite l'une de l'autre -, c'est un plaisir toujours renouvelé en fonction de l'inventivité de son metteur en scène et du jeu des comédiens. Avec ces versions, on est particulièrement gâté.
Déjà, en préambule,fait que ce soient deux courtes pièces, apporte beaucoup plus de concision, donc de rythme. On n'a pas le temps de musarder en route, ce qui est parfois le cas dans des pièces d'une heure trente, comme Chat en poche, par exemple, qui souffre inévitablement de retombées de régime... Ici, aucun temps mort, ce n'est que du concentré d'humour.

Les deux pièces se succèdent habilement "à vue". le salon de la première, par la simple présence d'un lit et de la disparition du plafond, devioent la chambre à coucher qui servira de cadre à l'action de Feu la mère de Madame. Il faut d'ailleurs souligner l'esthétique du décor, très moderne, avec des tons vifs et colorés du meilleur effet.
Les quatre comédiens principaux (Lysiane Meis, Philippe Magnan, Marc Fayet, Michèle Garcia) enchaînent tout naturellement sans provoquer le moindre hiatus et la moindre perte de régime.
Dès le début de Mais n' te promène donc pas toute nue, le ton est donné par le trio de domestiques qui, en attendant le retour de leurs patrons, se livrent à des digressions à volonté culturelle. Il faut voir le traitement qu'ils font des fables de La Fontaine ou des Cyclades... Dans les deux pièces, l'écriture de Feydeau est à son summum de drôlerie. Quel dialoguiste ! C'est vif et pétillant, plein de finesse...
La première pièce est en fait une longue scène de ménage au prétexte quelque peu futile qui va aller en s'enflammant au fur et à mesure de l'action et de l'entrée de différents protagonistes. Pour moi, il n'y a qu'une petite erreur de mise en scène : monsieur le député (que joue Marc Fayet), a tendance a crier un peu trop fort. Il pourrait se contenter de hausser le ton sans pour cela hurler comme il le fait. D'autant que son épouse (formidablement campée par Lysiane Meis) ne lui offre aucune prise tant elle est désarmante de candeur. Un tantinet gourdasse, elle possède néanmoins un bon sens et une logique qui annihilent toute velléité de reproche. On peut noter ça et là quelques clins d'oeil astucieux à l'actualité politique que je vous laisse découvrir. C'est dynamique, joyeux, gagesque à souhait.

Et Feu la mère de madame est du même tonneau, avec un Philippe Magnan irresistible. Avec son accoutrement de Louis XIV et sa perruque en bataille, il ne se départ jamais de son sérieux, ce qui renforce encore le comique de la situation. Ici, les numéros de Marc Fayet et de Michèle Garcia (en servante) sont encore plus hilarants. La mise en scène est en tout point remarquable et notre quatuor s'en donne à coeur joie.
Dans la salle, les rires, frais et spontanés, fusent. la mécanique est imparable. C'est du grand boulevard comme on l'aime. On passe un moment délicieux et, signe on ne peut plus positif, on ne voit pas le temps passer et, quand la deuxième pièce se termine sur un final complètement burlesque, on est presque déçu que ce soit terminé.

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