mercredi 2 juillet 2014

La Bande à Renaud

Mercury / Universal

L’écoute de cet album permet au moins une chose : avoir la confirmation de l’immense talent d’auteur de Renaud. Renaud est unique dans son genre. Il fait partie des tout grands de la chanson française. Le sillon qu’il y a creusé est tout sauf micro ; il est méga important.

A un moment où on ne sait toujours pas si Renaud écrira de nouvelles chansons, voire les interprétera, il était de bon ton de le rappeler à notre souvenir. Il a tant compté et compte toujours autant pour plusieurs générations.
Et c’est justement la génération actuelle d’artistes qui, sur une initiative même du « chanteur énervant », a enregistré une sorte de « tribute » pour leur rendre hommage, à lui et à son Œuvre. Comme c’est l’intéressé lui-même qui a choisi ses interprètes, on a tout simplement baptisé cet album « La Bande à Renaud »…
Non, non, non, Le Renaud n’est pas mort, car il « bande » encore !


Ces artistes, qui ont ainsi repris à Renaud ses chants, sont au nombre de 15 pour 14 chansons. En effet, ils se sont mis logiquement à trois pour interpréter Je suis une bande de jeunes, Renan Luce, Alexis HK et Benoît Dorémus, trois petits protégés de Renaud.
Même si on est un inconditionnel de Renaud, force est de reconnaître que cet album est inégal. Il n’est pas facile de rentrer dans l’univers si particulier de l’hexagonal chanteur et de se l’approprier.
Paradoxalement – mais ceci n’engage que moi -, j’ai trouvé que les meilleurs interprètes de Renaud étaient les femmes.
J’ai été par exemple complètement bluffé, moi qui ne suis pas un « Brunidolâtre », par la version que Carla Bruni a produite de C’est quand qu’on va où ?. C’est pour moi le plus beau moment de cet album.
Et, tout de suite après elle, je classe dans mon ordre préférentiel Nolwenn Leroy (La Ballade nord-irlandaise), Cœur de Pirate (Mistral gagnant) et Elodie Frégé (Il pleut). Finalement, ce sont sans doute les femmes qui comprennent le mieux l’extrême sensibilité de l’homme et sont ainsi plus aptes à la restituer.


Chez les garçons, mes préférences vont vers Hubert-Félix Thiéfaine (En cloque), Benjamin Biolay (Deuxième génération), Grand Corps Malade et son intelligente interprétation de La Médaille, et Bénabar (La pêche à la ligne)… A noter aussi la superbe orchestration de Hexagone (Nicola Sirkis).
Et j’aime bien aussi le graphisme de la pochette et du livret.

Un hommage, surtout de son vivant, c’est bien, c’est sympa. D’autant qu’il y a de vraiment belles choses à entendre. Mais la voix de Renaud et ses intonations si personnelles viennent en permanence s’imposer en filigrane. Du coup, ça ravive le manque…
Alors il ne nous reste plus qu’a attendre un vrai nouvel album.
Un album futur.
Un Renaud futur.
Un No futur ?
Pour lui, ce n’est pas « Putain de camion ! » qu’il faut gueuler, mais plutôt « Putain de pastis » !
Allez mon Poteau, on t’attend, on t’espère.

Mais surtout, porte-toi bien…

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